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5 février 2009

Barsa ou Barsakkh : 4 filles et un mécanicien noyés

Les 2 pêcheurs qui conduisaient la pirogue, récoltent de lourdes peines 

L’émigration clandestine par voie maritime, continue de faire des victimes. Comme dans cette affaire où la pirogue transportait entre 25 et 30 candidats, dont quatre jeunes filles. L’embarcation avait pris départ à la plage de Yarakh, à 4 heures du matin. Destination, l’Espagne. Malheureusement, les filles et un mécanicien se sont noyés, les corps n’ont pas été retrouvés. Un drame poignant. Cependant, deux prévenus ont été arrêtés, des pêcheurs contactés par les principaux organisateurs, qui devaient leur payer 1.200.000 francs pour transporter les candidats à 100 kilomètres, où un bateau les attendait. Mais le voyage a tourné au drame.

Ils sont deux jeunes pêcheurs, âgés d’une trentaine d’années. Le nommé Modou Guèye et Abdourahmane Mbengue. Début janvier dernier, ils ont été contactés par deux organisateurs de voyage vers l’Espagne ; il s’agissait notamment, d’abord de pouvoir regrouper les candidats en un lieu, car certains se trouvaient à Yarakh où le départ devait avoir lieu ; d’autres à Kayar. Selon la version soutenue par les deux prévenus, à la barre du tribunal des flagrants délits où ils ont comparu le 3 février, poursuivis pour trois chefs d’inculpation : homicide involontaire, non assistance à personne en danger, et émigration clandestine. Arrêtés par les pandores, les prévenus se sont longuement exprimés à la barre, sur les circonstances de leur collaboration avec les cerveaux du voyage. Déclarant avoir été contactés par Khalifa Diop et un certain Cheikou, avec pour tâche d’aller chercher les candidats à l’émigration, point par point, et de les regrouper à Yarakh, car certains se trouvaient à Kayar. « Une fois cette mission accomplie, nous devions ensuite les conduire sur un bateau amarré en pleine mer, à 100 kilomètres. Notre salaire était fixé à 1.200.000 francs, une fois cette tâche accomplie», ont-ils précisé. Mais, après avoir parcouru trois kilomètres, disent-ils, on les a informés que qu’il y avait des femmes dans la pirogue, qu’elles souffraient, et que l’une d’entre elles était en train de vomir ; Car, ajoutent-ils, ébahis de voir quatre filles dans la pirogue, parmi les clandestins. « C’est au retour pour déposer les filles que la pirogue a chaviré », a déclaré Abdourahmane Mbengue. Quant à Modou Guèye, il expliquera au tribunal que compte tenu de la souffrance des filles, il a été contraint de négocier avec d’autres pêcheurs pour prendre leur pirogue, afin d’évacuer ces filles. « J’ai donné tout l’argent que j’avais, plus une chaîne en or, nous avons laissé les 25 autres candidats afin de déposer les filles, avec l’aide du mécanicien, mais à moins de deux cent mètres, la plus lourde est tombée dans l’eau à cause de la violence des vagues », dira-t-il. Et de poursuivre que, c’est au moment où il tentait de la sauver que la pirogue a chaviré. « A cet instant, j’ai saisi les trois filles qui ne pesaient pas trop lourd ; elles se sont accrochées sur mes épaules, mais la violence des vagues était telle que nous avons tous été projetés, je n’ai pas pu les récupérer, et ce fut le drame, elles se sont noyées ainsi que le mécanicien. Nous sommes revenus sur la baie à la nage, à l’aide de gilets de secours », ont-ils déclaré. C’est ainsi que les gendarmes, qui étaient sur place, les ont arrêtés, précisera Modou Guèye, avant d’ajouter avoir perdu de vue les deux organisateurs du voyage. Dans son réquisitoire, le procureur s’est appesanti sur l’homicide involontaire, et le délit de non-assistance à personne en danger. Après avoir rappelé le déroulement de la scène du voyage, le représentant du ministère public, a demandé au tribunal de disqualifier les faits en complicité ; et de prendre une sanction pour dissuader les éventuels candidats ; « car, ce délit, très grave, devrait être puni d’une peine de 10 ans, mais en l’espèce, je requiers 7 ans ferme pour complicité », a-t-il asséné. Le conseil des prévenus, Me Bassirou Ngom, fera comprendre au tribunal que les deux prévenus sont aussi des victimes, engagées par les organisateurs pour un salaire de 1.200.000 francs. « Les cerveaux ont tout bonnement disparu dans la nature, ils n’ont ni l’argent ni la liberté ; les condamner à 7 ans ferme serait trop lourd. Ils ont tout fait pour sauver les filles, en vain, néanmoins les 25 autres ont été sauvées. Je demande au tribunal de leur faire une application bienveillante de la loi », a-t-il plaidé. Au délibéré, Abdourahmane Mbengue a écopé d’une peine de 2 ans dont un an ferme. Quant à Modou Guèye, il a été condamné à 2 ans dont 6 mois ferme.

Auteur: Lassana Sidibé 

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Commentaires
C
Mon amie m'en parlé il y a quelques jours, on peut dire que cela tombe bien. Cela me paraît fort intéressant. bonne continuation.
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